Politique monétaire : deux types à connaître pour comprendre l’économie

La politique monétaire, pilier central de l’économie, se décline principalement en deux types : la politique monétaire expansionniste et la politique monétaire restrictive. Ces stratégies sont essentielles pour réguler la masse monétaire et contrôler les taux d’intérêt, influençant ainsi la croissance économique et la stabilité des prix.

Une politique monétaire expansionniste vise à stimuler l’économie en augmentant la quantité de monnaie en circulation et en abaissant les taux d’intérêt. À l’inverse, une politique monétaire restrictive cherche à freiner une économie en surchauffe en réduisant la masse monétaire et en augmentant les taux d’intérêt, afin de contenir l’inflation.

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qu’est-ce que la politique monétaire ?

La politique monétaire désigne l’ensemble des actions entreprises par une banque centrale pour réguler la masse monétaire et les taux d’intérêt au sein d’une économie. Les principales institutions impliquées comprennent la Banque centrale européenne (BCE), la Federal Reserve (FED), la Banque d’Angleterre et d’autres banques centrales nationales telles que la Banque de France et la Bundesbank. Ces entités agissent souvent en coordination à travers des structures comme le Système européen de banques centrales (SEBC).

Les objectifs de la politique monétaire

Les objectifs de la politique monétaire sont multiples :

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  • Stabilité des prix : maintien d’un taux d’inflation bas et stable.
  • Croissance économique : soutien à une expansion durable de l’économie.
  • Plein emploi : réduction du chômage à son niveau le plus bas possible.
  • Équilibre extérieur : gestion des flux de capitaux et des échanges internationaux pour éviter les déséquilibres.

Les outils de la politique monétaire

Les banques centrales disposent de plusieurs instruments pour atteindre ces objectifs :

  • Taux directeur : taux d’intérêt fixé par la banque centrale pour orienter les taux des banques commerciales.
  • Réserves obligatoires : pourcentage des dépôts que les banques doivent maintenir en réserve.
  • Opérations de refinancement : prêts à court terme aux banques pour garantir leur liquidité.
  • Facilités permanentes : prêts ou dépôts de très court terme pour stabiliser le marché interbancaire.
  • Open market : achat ou vente de titres pour influencer la quantité de monnaie en circulation.

La création monétaire et la gestion des canaux de transmission sont des processus complexes, impliquant une interaction constante entre les banques centrales, les banques commerciales et les banques privées, au sein d’un cadre régulé par l’État.

les objectifs de la politique monétaire

La politique monétaire poursuit plusieurs objectifs essentiels pour assurer la stabilité et la croissance économique. La stabilité des prix figure en tête de liste, avec un focus sur le maintien d’un taux d’inflation bas et stable. Une inflation maîtrisée garantit une prévisibilité économique, facteur fondamental pour les décisions d’investissement et de consommation.

La croissance économique est un autre objectif central. Les banques centrales, via leurs instruments de politique monétaire, cherchent à favoriser une expansion durable de l’économie. Cela inclut notamment le soutien à l’innovation et à la productivité, éléments moteurs de la croissance à long terme.

La quête du plein emploi constitue aussi un pilier de la politique monétaire. En influençant les taux d’intérêt et l’accès au crédit, les banques centrales visent à réduire le chômage à son niveau structurel le plus bas possible. Une économie proche du plein emploi bénéficie d’une demande intérieure robuste et d’une meilleure allocation des ressources humaines.

L’équilibre extérieur ne doit pas être négligé. La gestion des flux de capitaux et des échanges internationaux aide à prévenir les déséquilibres de la balance des paiements. Les banques centrales surveillent et interviennent sur les marchés des changes pour éviter des fluctuations excessives des taux de change, susceptibles de perturber l’économie nationale.

les outils de la politique monétaire

La politique monétaire repose sur une panoplie d’outils permettant aux banques centrales de réguler l’économie. Le taux directeur constitue l’outil principal. En modulant ce taux, la banque centrale influence directement les taux d’intérêt pratiqués par les banques commerciales, affectant ainsi le coût du crédit et la quantité de monnaie en circulation.

Un autre levier fondamental est celui des réserves obligatoires. Les banques centrales imposent aux banques commerciales de conserver une fraction de leurs dépôts en réserve. En ajustant ce ratio, elles peuvent contrôler la capacité des banques à accorder des crédits, impactant ainsi la création monétaire.

Les opérations de refinancement permettent aux banques commerciales d’obtenir des liquidités à court terme auprès de la banque centrale. Ces opérations sont souvent réalisées via des prêts garantis par des actifs financiers, facilitant la gestion des besoins en liquidités du système bancaire.

Les facilités permanentes offrent aux banques un accès immédiat à des liquidités, soit pour couvrir des manques ponctuels, soit pour placer leurs excédents. Ce mécanisme assure la stabilité du marché interbancaire en fournissant une source fiable et rapide de liquidités.

Les interventions sur les marchés financiers via des opérations d’open market permettent d’ajuster la masse monétaire. En achetant ou vendant des titres, la banque centrale peut injecter ou retirer des liquidités de l’économie. L’assouplissement quantitatif (quantitative easing) et le credit easing sont des variantes de ces opérations, déployées en période de crise pour stimuler l’économie par des injections massives de liquidités.

politique monétaire

politique monétaire expansionniste vs. contractionniste

La politique monétaire expansionniste vise à stimuler l’économie en augmentant la masse monétaire et en réduisant les taux d’intérêt. En abaissant le taux directeur, les banques centrales facilitent l’accès au crédit, encourageant ainsi les investissements et la consommation. John Maynard Keynes, par sa théorie de la demande effective, souligne l’importance de cette approche pour surmonter les périodes de récession.

En revanche, la politique monétaire contractionniste a pour objectif de freiner une économie en surchauffe. En augmentant les taux d’intérêt, les banques centrales réduisent la quantité de crédit disponible, ralentissant ainsi la consommation et les investissements. Cette approche est souvent utilisée pour contrôler l’inflation, conformément aux enseignements de Milton Friedman et des monétaristes.

Ces deux types de politiques ont des implications différentes sur les taux de change. Une politique expansionniste tend à déprécier la monnaie nationale, rendant les exportations plus compétitives. À l’inverse, une politique contractionniste peut apprécier la monnaie, réduisant ainsi la compétitivité des exportations. La gestion des taux de change devient alors un enjeu fondamental pour les banques centrales.

En période de crise, des outils exceptionnels comme l’assouplissement quantitatif sont déployés pour injecter massivement des liquidités dans l’économie. Ces mesures sont souvent controversées, car elles peuvent provoquer une trappe à liquidité, rendant inefficace toute nouvelle injection de monnaie. Les débats entre keynésiens et monétaristes sur l’efficacité de ces interventions restent vifs et nourrissent les politiques économiques actuelles.

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